jeudi 12 avril 2007

Questions avec et sans réponses

Tenter de préciser ses souvenirs, 58 ans après, n'est pas chose facile.

J'ai fait mes débuts à Sermizelles, moniteur, en 1949, sous la direction de Tantel. C'était, nous dit Jean-Michel, l'année où celle-ci est arrivée comme directrice.

Et avant? Il y a d'abord eu Pierre Gaud, dont Jean-Michel nous a rappelé le souvenir. Mais en quelle année la colo a-t-elle été ouverte?

Lorsque je suis arrivé, comme stagiaire, à la ferme de la sucrerie (la Croix-de-Six), en 47, j'ai beaucoup entendu parler de Pierre Gaud, récemment décédé, mais à une date que je n'ai pas retenue.

S'il est avéré que Tantel est arrivée seulement en 49, ce serait donc au moins deux ans après la disparition de Pierre Gaud. Qui a dirigé Sermizelles dans l'intervalle? Je ne me souviens pas avoir entendu parler de quelqu'un d'autre. A moins que je ne trompe au sujet du décès de Pierre Gaud.

Ces questions sans réponse en appellent une plus générale : existe-t-il quelque part des archives de la colonie? Est-il possible de les consulter? Il y a là un chantier intéressant, pour recontituer l'histoire de Sermizelles sur de données objectives. Qui voudra s'y atteler?

Pour en revenir à la colo de mes débuts sermizelliens, en 49, je me souviens de la composotion de l'équipe, autour de Tantel :

-Jean-Pierre Stoekel, moniteur-chef. Il avait été embauché au service administratif de la sucrerie avec en plus comme mission de reprendre le travail éducatif de Pierre Gaud. Il logeait pour celà au "chateau". Nous nous rencontrions souvent.

-Geneviève Taisne (recrutement UFCV Paris)

-Marie-Annick Thiébaut (idem)

-Serge Hordeaux (recrutement sucrerie). Nous faisions équipe pour nous occuper des deux groupes de "moyens". Une équipe pas triste du tout, si mes souvenirs sont bons.

-Un couple elle infirmière-économe, lui, professeur de musique de son état, recruté pour faire chanter. Rien à voir avec Pah-Lou, ni pour le charisme, ni pour la méthode plutôt tristounette. Mais l'idée de faire de Sermizelles une colo chantante était déjà présente chez Tantel.

Comme existaient déjà les germes qui n'attendaient que l'arrivée de Pah-Lou pour éclore : les barrages et les moulins sur la Cure, l'idée d'André Pajot de prêter le vieux canoé, genre péniche, dont il se servait pour la chasse aux canards et qu'aucun d'entre nous ne savait encore utiliser comme outil d'initiation sportive ; la découverte de Vézelay, l'exploration de la pampa derrière la tour Malakoff, les ateliers de création libre, le parfum d'aventure dans la nature propre à Sermizelles, les histoires à la veillée. Tantel stimulait, encourageait les initiatives et nous formait à ce qui était pour elle l'essentiel : l'écoute des enfants, l'investissement personnel à leur service. Bien sûr, nous en étions encore aux grandes promenades rituelles avec goûter à la confiture et notre connaissance des grottes d'Arcy se limitait à la visite touristique. Mais il y avait déjà les ingrédients pour le Sermizelles du futur. Tantel préparait l'arrivée de Pah-Lou.

2 commentaires:

  1. Cher Jean Lille, merci pour ton article, effectivement beaucoup de questions resteront sans réponse, la seule personne qui aurait pu révéler certains éléments, ce serait Tantel mais,sans nul doute, son grand âge l'en empêche... quoique la mémoire ancienne restant bien gravée et fidèle,crois-tu que nous obtiendrons certains "secrets".La famille FENOT de Coulommiers a été très active et généreuse pour faciliter ce rapprochement avec la sucrerie de Montereau et l'Association Familiale de Coulommiers,
    mais les parents sont disparus et les enfants????
    J'ai trouvé l'adresse de Geneviève TAISNE c'est à Paris, 136 rue Championnet 75O18, tél:O1 42 55 49 O5
    Bises à Mimi et à toi.

    Rédigé par: genevièvedozier

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  2. Effectivement ce n'est pas facile de tout remettre en ordre après tant d'années ! Bravo pour cet article, qui, je pense, devrait en appeler d'autres ...!
    J'avais cru comprendre que Pierre Gaud est décédé en 1949, des suites de la déportation dans un camp de concentration pour fait de "terrorisme". Je vais revoir France très prochainement pour lui re-demander un éclaircissement à ce sujet.
    Malheureusement, mon cher Jean, je n'ai pas connaissance d'archive de la Colo, ce qui est pour le moins extraordinaire.
    Je pense avoir déja posé la question à Bernard Souliès dont le Père était président de l'association "Sermizelles-Vacances", alors que le mien était le secrétaire. Après le décès de mon Père, j'ai essayé de retrouver des papiers mais il ne reste rien...! Pourquoi ...??
    Une piste que je n'ai pas encore explorée, est celle de la famille Pajot. Gérard le fils de Jacques, dernier directeur de la sucrerie de Montereau à terminer sa carrière au siège social de la Générale Sucrière à Paris. Peut-être pourrai t'on retrouver sa trace, et qui sait...!!
    Côté Coulommiers, le "Patron" était le Père Dart. Je me suis adressé à son fils André, qui m'a répondu qu'il n'a aucun document concernant la colo.
    Voilà!
    Par ailleurs, c'est Annie Van Ooteghem qui, récemment, posait la question de savoir si quelqu'un a des nouvelles des soeurs Taisne, de Jean-Claude Bouillon, de Mickey Aymart (ortho. non garantie)...
    Bonne soirée, à bientôt.

    Rédigé par: Jean-Michel Marchon

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