dimanche 11 janvier 2015

Le au revoir à Jean Michel

Cette cérémonie-rassemblement pour Jean Michel s'est tenue ce samedi 10 janvier à 14h en l'église de Montereau.
Une grande photo de Jean Michel, installée sur l'autel, nous permettait de communier avec lui.
Foule considérable puisque l'église était pleine...et l'on sait que cette Collégiale est d'une bonne dimension. Beaucoup de Sermizelliens et Sermizelliennes étaient là.
Beaucoup de chaleur, de recueillement mais aussi d'espoir dans la vie, ce qu'il souhaitait.
Une cérémonie honorée par le Père Bernard Imbert, à qui nous voulons adresser tous nos remerciements pour, d'une part avoir accepté de nous accueillir sans la présence de Jean Michel, et la chaleur avec laquelle il a mené cette rencontre. La présence d'un prêtre aujourd'hui, on le sait, relève du miracle pour une cérémonie.
Beaucoup de textes ont été lus, par les proches, par moi.
Nous nous sommes regroupés autour de la photo de Jean Mi pour lui chanter "Les Crapauds". Ce qu'il avait souhaité auprès de Antoine, son fils, avant de s'endormir.
J'emploie de nombreuses fois l'adverbe "beaucoup", mais je l'ai ressenti comme tel. C'était une merveilleuse rencontre et nous pouvons t'assurer Jean Michel, que nous avons été dignes de toi et que nous ne t'oublierons jamais.
Grosses bises à tous,
Gégé
Je mets ici le texte que j'ai lu avec une grosse boule au ventre, pour notre ami.



Mon Jean Mi
Tu avais 10 ans et j’en avais 16. Je devenais pour la première fois en cet été 1957, ton moniteur dans cette merveilleuse colo de Sermizelles, qui aura marqué si fortement nos vies.
Tu étais un gamin remuant, espiègle, plein de vie et combien attachant.
Je te faisais un bisou dans le lit le soir avant le dodo. Et tu t’endormais serein.

Et puis nos vies ont continué, sans jamais être loin l’un de l’autre.
Ton mariage avec Hélène, tes beaux enfants Antoine et Nicolas.
Comment oublier ces soirées avec les parents d’Hélène, la famille, les copains, où nous vivions des rêves éveillés.
Ces grandes rencontres à Sermizelles , au château, au début des années 80 avec Pahlou et Coq.
Hélène te suivait comme ton ombre, partageant ton bonheur, puisque tes racines étaient là, dans ce splendide Morvan.
Et puis, la vie a fait que vous avez décidé de séparer vos chemins, les enfants grandissant entre vous deux, avec toujours une grande affection.

Voilà maintenant près de 10 ans que cette maladie sournoise a décidé de venir habiter en toi.
Tu es parfaitement conscient dès le départ, des dangers qu’elle peut provoquer.
Tu te bats comme un diable sans jamais baisser les bras. Tu achètes à prix d’or, des accompagnements pour adoucir un peu ces chymios si dévastatrices.
Et tu résistes bien, te ressourçant souvent dans la région de notre enfance.
Te souviens-tu de ce matin, pas si vieux, où tu m’appelles :  « Gégé et Claude que diriez-vous d’une virée dans le Morvan demain ? » RV 7h30 parking de l’ex sucrerie…
Et c’est parti…Tu conduits, il fait très beau. Le Moulin d’argent, Avallon, Vézelay, La Cordelle, repas chez Mamy à Blannay où, si tu ne termines pas ta copieuse assiette, tu prends une baffe !!
Et puis le retour , animé de discussions politiques où nous ne sommes pas toujours d’accord…
Et toutes nos rencontres : 4 jours à Chatel Censoir tous les deux ans, Repas à Saveteux également tous les deux ans, la galette, le Beaujolais nouveau…C’est toi qui portais et organisais notre bonheur, malgré quelquefois une fatigue que tu ne voulais pas laisser entrevoir.
Et tu as continué à te battre.
Mais le combat devenait inégal.
La sournoise en a décidé autrement.
Alors là, fort d’un réalisme que je n’oublierai jamais, tu m’as expliqué en septembre dernier, comment ta vie allait s’arrêter. Ce que tu voulais et ne voulais pas.
Pas de souffrance, pas d’acharnement thérapeutique.
Qu’après avoir fermé les yeux, tu voulais encore être utile. D’où cette décision de te confier à l’Ecole de Chirurgie de Paris, pour que des étudiants comprennent  et analysent les dégats causés sur ton corps par la maladie, et progressent dans leurs recherches.
C’est une décision qui perturbent les habitudes bien sûr, mais combien généreuse et toute en ton honneur.
Ainsi, en ce moment, tu es toujours présent, en attente d’études.
Nous pouvons donc par la pensée communiquer avec toi.
Alors, plein d’amour, plein d’amitié, nous ne t’oublierons jamais,

10 janvier 2015

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