Bien sûr, vous me tendez la perche avec votre souvenir cuisant. J'ai aussi des choses à dire!
Je vous révèle mon histoire au demeurant banale maintenant après 47 ans, je dois dire que le souvenir reste très vivace dans mon esprit. Voilà en ce jour d'août 1960, nous nous trouvions dans la gare de l'Est, coté gauche et en bas dans notre dortoir. Nous devions être les grands moyens. C'était l'heure de la sieste et par un curieux hasard, il y avait une certaine effervescence, avec une franche rigolade dans notre dortoir, alors que nous devions respecter le couvre-feu et surtout le maison calme de la sieste. Soudain....surgissant de je ne sais où, Pah-Lou nous surprit tous dans notre agitation et bien évidemment me trouvant le plus près de la porte, je pris en pleine poire la baffe mémorable dont je me souviens encore (je faisais trois fois le tour de mon slip de bain sans toucher l'élastique). Je vous signale que j'étais porteur de lunettes (fortement myope) et que malheureusement les dites lunettes valdinguèrent et furent détruites, car elles finirent leur course sur le sol avec bris de verre et les branches très endommagées. Evidemment les collègues: le petit boxeur, Roger Ciroux, Jean-Mi et les quelques autres ne pipèrent pas devant cette arrivée brusque mais efficace. Ils regagnèrent leurs paillasses sans demander leurs restes et le calme revint aussitôt.
Fort heureusement pour moi, j'avais de bonnes joues et la gifle pourtant forte (un véritable coup de pagaie sur la tronche) ne m'obligea pas à manger de la purée pendant 2 jours(rappel de la citation de Gégé). Je ne participais pas aux activités de l'après midi étant pratiquement en état de non-voyance et en choc émotionnel. Le lendemain, la camionnette 2 cv de la colo m'emmenait refaire des lunettes chez l'opticien d'Avallon en compagnie de l'économat. Quelques jours après cet incident Pah-Lou certainement malheureux de son geste à mes dépends, me serra très fortement dans ses bras, une façon de se faire pardonner sur cette méprise aux conséquences disproportionnées.
La morale de cette histoire: je décidais de ne plus faire de sieste dans le dortoir avec les copains, les risques pour mes nouvelles lunettes étant importants. Je préférais voir le Père Dart taquiner le chevenne ou le hotus dans la Cure après le repas de midi et faire maison calme dans le parc.
Autre morale: malgré les valeurs qu'incarnait Pah-Lou, je décidais de ne pas employer le châtiment corporel vis-à-vis de ma future progéniture et je peux vous dire que je me suis tenu à cet engagement.
Je profite de ces quelques lignes pour saluer Jacques et lui souhaiter un bon rétablissement.
Bises à tous
Roger l'ayack, qui se souvient.
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