Je vais vous raconter quelque chose, qu'une seule personne de mon entourage connait, mon épouse Claude. Bien sûr en rapport avec la colo, et je vais peut-être en choquer plus d'un, mais je vous assure de sa véracité.
C'était ma première année de Sermizellien, en 1952, j'avais 11ans. Nous logions dans la flibuste, les combles du château, que nous avions décorés comme un vrai bâteau. Nous devions être une quinzaine a y coucher. Notre moniteur devait être un certain Claude, et c'était sa première année...il n'y en a pas eu d'autres d'ailleurs...
Ce devait être au milieu du mois, nous dormions tous comme des sonneurs, car comme vous le savez, les journées sont bien remplies. Il faisait très noir dans le dortoir. D'un seul coup, je suis doucement réveillé, et le mono passe sa main sous ma couverture, atteint mon sexe et commence à me masturber. Complètement tétanisé, je ne dis rien, je ne connaissais pas encore ce plaisir solitaire, puis prend ma main pour le masturber à son tour. Je n'avais ni vu, ni touché un sexe d'adulte. Cela me paraissait énorme...J'ai retiré ma main et l'intru s'est éclipsé !
Imaginez la scène, de nuit au milieu de 15 gamins endormis, Pahlou pouvant faire un tour comme il en avait l'habitude pour voir si tout allait bien...Le pédo. prend des risques énormes. Il n'a fait qu'un mois à la colo, des soupçons ont-ils été constatés ??
Je n' ai jamais rien dit, ni à Palhou, ni à personne. Comme quoi c'est aussi une preuve lorsque l'on entend aujourd'hui des procès pour des attouchements qui ce sont produits il y a parfois 30 ans, et que les victimes ne le disaient pas.
Vous voyez, cette situation s'est passée dans notre cadre idilique, bien protégé, avec une maîtrise extraordinaire. Il peut quand même y avoir un "ver dans le fruit".
Je vous ai confié là qqchose de très intime, mais je peux vous assurer que je garde la scène en mémoire comme si c'était hier...il y a 57 ans !!
Grosses bises à tous,
Gégé
Je rejoins Jean Michel pour te dire chapeau pour cet article. Il faut effectivement avoir le courage de dire que cette colo a eu, elle aussi, comme toute communauté ses " merdes" ..Tout ne fut malheureusement pas parfait. Cet acte n'était pas il me semble dans la mentalité que nous avions.. Que dire?
RépondreSupprimerEt bien voila Gégé, Jean Michel a certainement mieux que moi définit ce problème. Mais je pense que dans ton esprit ce moment reste entier .
A toutes à tous, je viens de lire un article.
Vieillir bien c'est aussi dans sa tête
Il existe mille façons de vieillir.... Mais bien vieillir suppose de prendre en compte ses besoins, ses aspirations, ses priorités, ses limites. Bien vieillir, c'est être libre de choisir de vivre comme on l'entend; c'est continuer d'exister, d'aimer, d'être aimé, d'être soit. L'art de bien vieillir n'est pas lié qu'à la santé physique: vieillir bien est aussi dans la tête. En étant en accord avec soi même, en ne s'enfermant pas sur des regrets ou de vieux conflits. L'avancée en âge est le temps de fuir les situations stressantes, de pardonner aux autres et à soi-même, de maintenir ou de nouer des relations amicales, affectives de qualité. La vieillesse ( mais nous sommes encore très jeunes regardez les photos de nos rencontres.. Alors nous avons encore l'âge que nous avions dans cette colo.) est une période de la vie qu'il faut accepter. Rejeter la vieillesse, sa vieillesse, revient à se nier soi-même.
(Claudine Badey-Rodriguez "J'ai décidé de bien vieillir")
Voila ma pensée de ce soir
A bientôt, nous vous embrassons
Marie Jo, Pépette
Rédigé par: Christian Dondellinger
Merci Jean Mi pour la délicatesse avec laquelle tu réagis à cet évènement.
RépondreSupprimerJe tiens à faire une précision : en aucun cas j'ai révélé cette situation pour ternir la réputation de la Colo. Je l'ai fait pour prouver que dans un milieu aussi protégé que Sermizelles, elle pouvait se produire. Honnettement, je ne crois pas avoir été traumatisé,au sens littéral du terme, mais terriblement surpris. Il va de soi que tous les côtés positifs de la colo l'ont largement emporté, puisque 8 ans plus tard, j'y étais toujours ! L'amitié consolidée au cours de ces années est indélébile, et dès qu'un évènement peut la rappeler, physiquement, je suis présent et heureux.
Je le répète, qu'il n'y ait pas d'autre interprétation de ce "secret".
On dit que le blog devient un peu plat, flagada!, et bien je me suis fichu à l'eau, comme Palhou m'y lançait pour m'apprendre à nager en 15 jours ! Pourquoi ce moment s'est-il inscrit d'une manière aussi précise dans ma mémoire? Pour sa nouveauté sans doute, le côté insolite, nuit, milieu du dortoir, découverte ? Je ne saurais le dire précisément. Mais c'est ainsi.
Bisous,
Gégé
Rédigé par: Gégé
Et oui, même dans un cadre idyllique !
RépondreSupprimerPas facile à écrire ! un grand coup de chapeau pour l’avoir fait ! Je comprends parfaitement que 50 et quelques années plus tard un tel traumatisme reste accroché aux neurones.
Maintenant après t’avoir lu, plusieurs questions viennent à l’esprit :
Ce type était-il un cas unique ?
Personnellement je pense que les histoires pédophiles ont toujours plus ou moins existées. Qu’il y en aient eu à la colo, me semble inévitable bien qu’inexcusable !
J’ose espérer que peu ou pas d’autres ancien(ne)s n’ont eu à souffrir de tels comportements. Mais allez savoir !
Maintenant est-ce que ça doit ternir les souvenirs que nous avons (et que Tu as Gégé) de la colo ?
Difficile de répondre, car c’est un jugement, à mon sens, évidemment très personnel !
Chacun accordant un niveau de gravité à une situation ou à un acte en fonction de son éducation, de son ressenti et de son libre arbitre, on peut faire ( peut-être et je dis bien peut-être ) un parallèle avec les souvenirs « cuisants » qu’ont quelques uns d’entre nous, de rencontres aussi soudaines qu’imprévues avec la main de Pahlou … Et oui, on le sait, des baffes parfois tombaient ! Loin de minimiser cela (en ce qui me concerne je trouve ça inadmissible, moi qui n’ait jamais porté la main sur un de mes enfants), ce ne fut jamais une raison suffisante (je me trompe peut-être !) pour que les « claqués » ne reviennent plus à la colo. Il faut bien admettre que, comme le dit Pépette, si nous avons tant de plaisir à nous retrouver 50 ou 60 ans après pour, entre autres, évoquer ces années, c’est que chacun dans sa petite balance perso, a bien voulu mettre plus de « bon » sur un plateau que de « mauvais » sur l’autre pour, au final, faire pencher la flèche du côté le plus chargé : celui des bons moments, des bons copains, de l’enfance, finalement heureuse (dans cette colo).
J’espère très sincèrement Gérard, que, même si cet épisode « douloureux » reste présent dans ta mémoire, tu auras su charger ta balance pour la faire pencher du bon côté … du côté du bon.
Bises.
JM.
Rédigé par: Jean-Michel