Rapport moral de la colonie 1952

COLONIE DE VACANCES DU COMITE D’ENTREPRISE DE LA SUCRERIE DE MONTEREAU

RAPPORT MORAL

La colonie de vacances du Comité d’Entreprise de la SUCRERIE DE MONTERAU, située à SERMIZELLES (Yonne) accueille les enfants du personnel de la SUCRERIE et, dans la limite des places disponibles ceux qu’envoient la Municipalité de MONTEREAU et, l’Association  des Familles de COULOMMIERS.
Cette année, il y eu trois sessions :

- Une colonie de petits, du 12 Juin au 9 Juillet comprenant 25 enfants,  garçons et filles de moins de 7 ans.
- Deux sessions comprenant des enfants, garçons et filles de 6 à 14 ans.
( La première du 10 Juillet au 8 Août – 95 enfants
( La seconde du 12 Août au 10 septembre – 107 enfants.

I – ĒQUIPE DE MAITRISE.

La Colonie est dirigé depuis plusieurs années par une équipe d’éducateurs. Trois d’entre eux sont instructeurs ou chefs de stage dans les Organisations habilités pour la formation des cadres de Colonies de Vacances en vue du diplôme d’Etat.

Ils sont en rapport au cours de l’année avec le service social de l’Entreprise et avec l’Assistante Sociale qui connaît toutes les familles et qui participe à la Colonie comme maîtresse de maison et comme infirmière.

A cette équipe sont adjoints des Moniteurs et des Monitrices de préférence diplômés, ou en cours de diplôme, ouvriers et étudiants.

Il nous paraît intéressant de signaler que quelques uns des Moniteurs ont pu participer à plusieurs réunions au cours de l’année scolaire 1951-1952 avec les enfants et leurs familles. Ces contacts ont eu lieu à l’occasion de l’Arbre de Noël organisé par l’Entreprise, de réunions diverses des Associations familiales de MONTEREAU et de COULOMMIERS, et aussi à l’occasion de sorties et de randonnées faites avec les enfants à Pâques et à la Pentecôtes.

Ces contacts périodiques entre les éducateurs et les familles nous ont paru d’un grand intérêt. Les familles savent à qui ils confient leurs enfants, et ceux-ci ne sont pas des inconnus pour les Moniteurs lorsqu’ils  arrivent à la Colonie.

II – ORGANISATION INTERIEURE DE LA COLONIE.

La propriété de SERMIZELLES comprend : une « maison de maîtres »
en bon état pouvant loger 70 enfants par petite chambres, des communs nouvellement surélevés en cours d’aménagement, un bâtiment  ou  se trouvent l’infirmerie et quelques chambres de moniteurs, un parc ombragé avec pelouses, limité par la rivière qui en cet endroit coule sur fond pierreux et peu profonde ne présente aucun danger pendant la saison d’été.
                                                                                                                             
La cuisine est assuré par un cuisinier de métier, assisté de deux aides.

Une lingère s’occupe de la lessive et veille à l’entretien

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Colonie des petits. L’encadrement de la Colonie des Petits au mois de Juin était  composé de deux monitrices diplômées, dont l’une jardinière d’enfants en fonction, aidés de l’assistante sociale et d’un moniteur. Les enfants y furent d’autant plus calmes et détendus qu’ils avaient la maison et le parc à eux seuls ; la colonie était à leur rythme. 

Les deux autres sessions comprenaient aussi chacune un groupe de petits. Nous nous sommes efforcés, autant qu’il était possible, de leur assurer une certaine autonomie ( réfectoire à part, coin de parc à eux seuls etc…) car nous sommes convaincus que des jeunes enfants ne peuvent profiter d’une colonie que si on les laisse suffisamment en paix et qu’on les garantit de la surexcitation que peut provoquer le voisinage des plus grands qui n’ont i le même rythme de vie, ni les mêmes intérêts.  

Groupes d’enfants. Les enfants sont divisés en petits groupes de 6 ou 10 selon les âges et les affinités. Chaque groupe est dirigé par un moniteur ou une monitrice responsable qui prend les enfants en charge, s’occupe du rangement de leurs affaires, mange avec eux, veille à l’ordre des chambres, organise avec eux sorties, jeux ou veillées, et doit être en mesure ( même si les enfants sont en activités libres) de savoir à tout moment où se trouve chacun d’eux. 

Pour corriger ce que ce système pourrait avoir de trop rigide, il est proposé fréquemment aux enfants – en général le matin – des ateliers divers ( modelage, dessin, marionnettes, etc…) dirigés par des moniteurs compétents. Tout enfant à la faculté  de choisir l’activité pour laquelle il manifeste de l’intérêt, et de se trouver ainsi en contact avec d’autres éducateurs et d’autres camarades que ceux de son groupe. De même au réfectoire , les équipes peuvent en certaines occasions inviter à leur table les moniteurs de leur choix. 

L’emploi du temps de chaque journée est fixé en réunion de Moniteurs. On s’attache à ce qu’il soit précis pour obliger les Moniteurs à organiser par avance leurs activités. Mais en dehors des moments fixés de la journée, comme les heures de repas, il va sans dire que l’horaire prévu peut être modifié en fonction du temps qu’il fait, et des intérêts spontanés manifestés par les enfants, comme il convient dans un régime de vacances.

Activités éducatives. Il est à noter le grand progrès qu’ont fait cette année les Moniteurs dans la façon de diriger les ateliers de travaux manuels. Plusieurs s’étaient enrichis au cours de l’année en accomplissant des stages de spécialités. Chaque atelier était installé dans un coin tranquille. Il était entendu qu’on respectait le travail des autres, et que nul n’avait le droit de déranger inutilement les enfants dans leurs occupations. Ils disposeraient d’ailleurs  d’un matériel convenable.

Modelage : Une excellente terre à modeler était fournie par l’entreprise. Les enfants modelaient à leur guise perfectionnant d’eux-mêmes leur technique. Les œuvres qu’ils jugeaient dignes d’ètre  conservées étaient peintes et vernies.

Dessins et peinture : De bons pinceaux ont été fournis à la Colonie ainsi que des pots de gouache de qualité et de couleurs franches.

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Lino gravure :Une monitrice est arrivée à passionner vraiment un groupe d’enfants pour cette technique plus difficile. Des grandes filles ont imprimé sur  tissus.

Un groupe d’enfants a animé à deux reprises la veillée avec une séance de marionnettes construites par eux.

Des garçons stimulés par le récit de l’expédition du KON-TIKI ont construit un radeau de trocs d’arbres abandonnés .

Sur la recommandation de Monsieur LANTIN, inspecteur de la jeunesse et des sports nous avons eu la chance de rentrer en rapport avec un spéléologue. Profitant de ses conseil nous avons pu, avec quelques grands, explorer des grottes à ARCY  et à ST MORE. De plus, un des membres de « l’Ecole des fouilles » du Musée de l’Homme qui se trouvait en Juillet - Août à ARCY captiva les enfants en leur présentant des vestiges des époques préhistoriques. Il fallut établir à la Colonie un véritable musée pour y exposer et classer leurs trouvailles.

Chant: Nous avons constaté un certain goût pour le chant. Des enfants étaient arrivés à chanter assez joliment des chants simples à 2 ou 3 voix.

Education physique: En dehors des « jeux sportifs », des jeux  de ballon notamment du volley ball, couramment pratiqués à la colonie. On peut dire que la quasi-totalité des enfants  se sont enthousiasmés pour la natation.

Nous disposons de la baignade aménagée par la municipalité de SERMIZELLES. Elle présente toutes les garanties de sécurité désirables.

Un grand nombre d’enfants ont appris à nager et à plonger.

Un canoë canadien et un kayak avaient été prêtés à la colonie. Le « club de la pirogue » était composé de garçons et de filles justifiant d’une connaissance parfaite de la natation et disposés à apprendre, avec un moniteur à pagayer convenablement. Certains « équipages » ainsi entraînés ont pu descendre la Cure sur plusieurs kilomètres.

Malgré un matériel de camping restreint des groupes sont partis plusieurs jours en randonnées. Ces randonnées qui leur font acquérir le goût du plein air et une certaine habileté dans la pratique du camping, ont été l’occasion « à l’étude du milieu » motivant au retour compte-rendus, dessins, récits en veillée ou travaux manuels.

L’état sanitaire de la colonie fut très satisfaisant.

Alimentation: L’alimentation malgré les difficultés d’approvisionnement  en légumes verts par cette année de sécheresse, fut suffisamment variée et bien préparée.

Repos: Dans la progression générale des activités de la colonie il fut tenu compte des moindres signes de fatigue. Les moment de repos et de détente alternaient avec les  moments de plus grande activité. Toutes les activités physiques allaient de pair avec un souci constant  de propreté, chaque jour tous les enfants procédaient à une toilette complète. Nous pensons qu’il est…………… (voir la suite)

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Facile d’obtenir des enfants leur adhésion à un certain style de vie saine et vigoureuse quand on a su les passionner pour leur propre développement. 

Conclusion :

Avec l’équipe de direction de la colonie, nous avons fait le bilan de cette saison 1952. En toute franchise et sans complaisance, nous avons examiné ensemble les résultats acquis, et les améliorations à réaliser par la suite.

1) Tout d’abord nous pensons que le Comité d’Entreprise a agit sagement en ne limitant pas le recrutement de la Colonie aux seuls enfants dépendant de l’Usine, mais l’élargissement à ceux de MONTEREAU et des environs. Cet apport de l’extérieur favorise une certaine aération dans les rapports entre enfants, et l’ambiance de la Colonie y gagne certainement.

2) En raison de l’accroissement de l’effectif, l’installation matérielle doit nécessairement être perfectionnée, les lavabos et les douches notamment deviennent très insuffisants. De même il faudra compléter l’aménagement intérieur du nouveau bâtiment, et trouver une organisation plus rationnelle de la lingerie. Le Comité d’Entreprise se propose d’ailleurs d’entreprendre ces installations dés qu’il en aura la possibilité.

3) La colonie de SERMIZELLES 1952 a été satisfaisante. Les enfants y ont profité au maximum du grand air et tous ont gagné en santé et en vigueur. De plus, cette colonie a déjà des traditions éducatives qui nous permettent de maintenir un régime de liberté grâce aux rapports pleins de simplicité et de confiance qui existent entre enfants et éducateurs. C’est ainsi que nous avons pu constate, cette année encore, que certains enfants réputés instables ou difficiles, ont trouvé dans cette ambiance détendue un facteur d’équilibre moral. 

Sans surestimer l’importance éducative d’une colonie d’un  mois, nous pensons que les contacts que nous gardons au cours de l’année avec les familles peuvent aider efficacement à continuer auprès des enfants l’œuvre entreprise. 

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