jeudi 14 mai 2009

Les rivières souterraines d'Arcy (suite et fin).

Dans la note précédente nous avons vu la perte de la Cure au lieu dit : les Goulettes, et la rivière de Fées. Voici maintenant la rivière (grotte) des 2 cours et la rivière de Pêche-Roche.

GROTTE DES DEUX COURS (Deuxième Cours)

A quelques mètres de la grotte des Fées. Son entrée, de plus de 20 m de large, est située au pied de la falaise et est en partie masquée par des éboulements. Elle livre passage à gauche aux rivières des Deux Cours et des Fées et, à droite, à celle de Pêche-Roche.

HISTORIQUE

ð La grotte a également été nommée gouffre ou abîme des Fées et les Entonnoirs (gouffre désigne ici un point par où les eaux s'enfouissent).

En 1903, seule l'entrée est connue. Son extrémité se présentait comme un couloir obstrué par des dépôts.

Ensuite entre Le 8 avril 1944 et le 14 décembre 1969, c’est une longue suite de découvertes de salles et siphons sur laquelle je reviendrai en évoquant ces grottes.

DESCRIPTION

La grotte des Deux-Cours est à elle seule un système hydrologique complexe.

Elle est l'accès à deux rivières distinctes qui sont des pertes de la Cure :

· Rivière de Pêche-Roche (à l'est) et,

· Rivière des Fées (à l'ouest).

La première a une dérivation, la rivière des Deux-Cours, qui devient la Rivière des Fées. Le parcours d'aucune rivière n'est libre et il est limité par de nombreux siphons. Heureusement, des passages fossiles, se développant 2 -

3 m au-dessus du plan d'eau, permettent d'éviter quelques siphons.

C'est elle qui assure la liaison entre la rivière de Pêche-Roche et la rivière des Fées.

Elle est une défluence* de la première et un affluent de la seconde en temps normal, mais elle est un affluent de la première, et une diffluence de la seconde en temps de crue.

Son cours s'inverse.

Ce segment de rivière montre l'anastomose* des conduits karstiques* du massif d'Arcy. Si on n'est pas plongeur, on peut accéder à la rivière des Deux-Cours à partir de la Salle Casteret, soit par deux boyaux à droite de la salle, soit par un soupirail bas à la hauteur du ressaut boueux de 1,50 m. Le parcours aval, dans une galerie assez basse (

1,50 m), hérissée de pointes rocheuses et de lames coupantes se heurte à un siphon à quelque 25 m

de la rivière des Fées.

Vers l'amont, on se heurte également à un siphon qui se désamorce lorsqu'on abaisse le seuil de la source du Moulinot. Au-delà, se présente une galerie quasiment rectiligne qui subit une très brusque torsion sur la droite pour venir buter sur le siphon des Anciens. Ce siphon, peu profond et court, précède une galerie sinueuse et basse. Un nouveau siphon, siphon des Vétérans, interrompt le développement de la galerie : c'est le dernier obstacle avant la jonction avec la rivière de Pêche-Roche.

LA RIVIERE DE PECHE-ROCHE

Elle possède la même entrée que la rivière des Fées. Quand on pénètre dans la grotte des Deux-Cours, il faut se diriger vers la droite. Une galerie envahie par une eau froide et sombre, se termine sur une rotonde de 4 m de diamètre environ : le siphon des Canards.

Des travaux de désobstruction subaquatiques (le siphon était primitivement engorgé de bûches de flottage et de débris végétaux) en ont autorisé le franchissement. Long de 6 m et profond de 3, le siphon conduit à un nouveau segment de galerie, interrompu une seconde fois par un autre siphon, peu profond et court (siphon de la Récompense). Au-delà, le parcours de la rivière est libre. La galerie subit bientôt une brusque transformation qui la réduit à un très étroit boyau dardant des becs et des crocs de corrosion (le Perce Combine), tandis que la rivière siphonne sur quelques mètres. Dans la Salle du Bronze, occupée par un petit lac, on retrouve la rivière de Pêche-Roche et son décor caractéristique : galerie phréatique, en plein cintre, large et assez basse. A plusieurs reprises, la rivière croise des galeries transversales colmatées. Ces croisements engendrent de petites salles assez semblables les unes aux autres (Salles du Bronze, des Sablons, N.D. des Plongeurs). La dernière est plus haute que les précédentes, 12 à 15 m, et des blocs effondrés, des planchers stalagmitiques disjoints s'y entassent.

Quelques mètres plus loin, la rivière longe la salle des Anciens, encombrée d'éboulis et traversée par un ruisseau qui est la rivière des Deux-Cours, diffluence de Pêche-Roche. La salle des Anciens est prolongée à ses deux extrémités par des boyaux défendus par des concrétions scintillantes. La rivière continue son chemin sans accident notable et disparaît après 200 m environ dans un nouveau siphon, profond (-5m), large qui est en fait une galerie noyée sur 10 m et conduisant à une série de salles immergées. Pour passer de l'une à l'autre, il faut s'enfoncer dans une argile fluide peu engageante (siphon de l'Illusion). La galerie reprend au-delà et débouche à la surface d'un plan d'eau. Peu après, on arrive dans une salle ronde qui est engendrée, elle aussi, par le croisement d'une galerie transversale inexplorée. La salle traversée, la voûte s'abaisse régulièrement "jusqu'à une minuscule lucarne au ras de l'eau sous laquelle l'éclairage se perd sans obstacle" (siphon de la Moria).

Il ne doit pas manquer beaucoup de mètres pour rejoindre la galerie de la source du Moulinet et concrétiser ainsi la traversée par des spéléologues du massif d'Arcy-sur-Cure.

*

Défluence :

Anastomose : en médecine on parle de lanastomose des veines, des artères.

Par extension : Communication entre deux conduits de même nature.

Karstique : Le karst est un paysage façonné dans des roches solubles carbonatées. L’adjectif « karstique » désigne ce qui est relatif au karst.

Exemple de paysage karstique :

( ça ne vous rappelle rien ? )

La prochaine fois nous parlerons des grottes (ça va faire plaisir à Pépette).

Bises à toutes et tous.

JM.

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