mardi 27 novembre 2007

Rusé ce P'tit chacal ...

Et bien, puisque certains en redemandent (n'est-ce pas Gégé ...), voici une nouvelle aventure de notre désormais célèbre mascotte :

Voici l'Histoire du P'tit chacal et du vieux Crocodile.

Le P'tit Chacal aimait beaucoup les coquillages et il avait l'habitude de descendre chaque jour près du fleuve pour y chercher des moules et des crabes. Un jour qu'il avait très faim, il mit sa patte dans l'eau sans bien regarder (ce qu'il ne faut jamais faire) et, snap ! en un clin d'oeil, le vieux Crocodile, qui demeure dans la vase noire , l'avait happée dans sa gueule !

- Pauvre de moi ! Pensa le P'tit chacal, le vieux Crocodile tient ma patte entre ses vilaines mâchoires, et il va me tirer dans l'eau et me manger ! Qu'est-ce que je pourrais bien faire pour qu'il me lâche ?... Il réfléchit un moment, puis se mit à rire tout haut.

- Oh ! Oh ! Oh ! Est-ce qu'il est aveugle, Monseigneur Crocodile ? Il a attrapé une vieille racine et il croit que c'est ma patte ! Oh ! Oh ! Oh ! J'espère qu'il la trouvera tendre !

Le vieux crocodile était couché dans la vase et les roseaux l'empêchaient de bien voir. Il pensa :

- "Tiens, je me suis trompé !", et il desserra les mâchoires, le P'tit chacal retira sa patte, et se sauva en criant :

- Oh ! Protecteur du pauvre ! Monseigneur Crocodile, c'est bien aimable à vous de me laisser partir !!

Le vieux Crocodile frappa de la queue avec colère, mais le P'tit chacal était bien loin !

II évita le bord du fleuve pendant plusieurs jours, mais enfin, il eut une si grande envie de manger des crabes qu'il ne put pas y résister. Il descendit donc vers le rivage, en regardant tout autour de lui. Il ne vit rien de suspect. Mais n'osant s'y fier, il se tint à distance et, se parlant à lui-même, selon son habitude, il dit :

- Quand je ne vois pas de petits crabes sur le sable, j'en vois qui sortent de l'eau, ordinairement. Où peuvent-ils bien s'être cachés, aujourd'hui ?

Le vieux Crocodile, couché dans la vase, au fond de la rivière, écoutait parler le P'tit chacal, et il pensa :

- Ah ! Je vais faire semblant d'être un petit crabe, et quand il mettra sa patte dans l'eau, je l'attraperai !
Et il fit sortir un peu son museau hors de l'eau. Le P'tit chacal le vit tout de suite et s'écria :

- Oh ! Oh ! Merci ! Monseigneur Crocodile ! Merci de me montrer l'endroit où vous gîtez ! Vous avez trop de bonté. Monseigneur ! Je vais chercher mon dîner ailleurs, pour aujourd'hui ! Bien le bonjour !

Et il se sauva à grandes jambes !...

Le vieux Crocodile se mit en rage, mais le P'tit chacal était bien loin !

Pendant quinze jours, le P'tit chacal évita le bord de la rivière, mais à la fin des quinze jours, il sentit dans son estomac un vide que rien d'autre que des crabes ne pouvait remplir !

Avec précautions, il descendit vers le rivage et regarda tout autour. Point de Crocodile, nulle part. Pourtant, il n'était pas bien rassuré. Il se tint un peu à distance, et se parlant à lui-même, selon son habitude.

- Quand je ne vois pas de petits crabes sur le sable, ou sortant de l'eau, dit-il tout haut, les bulles font pouf, pouf, pouf, et puis pop, pop, pop, et cela me montre l'endroit où se tiennent les crabes. Alors je mets ma patte dans l'eau et je les attrape. Je me demande si je verrai des bulles aujourd'hui ?

Le vieux Crocodile, couché dans la vase et les roseaux l'entendit et pensa :

- Ça, c'est facile. Je vais faire des bulles d'air, et alors il mettra sa patte dans l'eau et je l'attraperai.

Donc il souffla, souffla, souffla dans l'eau et les bulles d'air firent un vrai tourbillon !

Le P'tit chacal n'avait pas besoin qu'on lui dise qui faisait ces bulles ! Il y jeta un coup d'oeil et se sauva à toutes jambes, en criant :

- Monseigneur Crocodile ! Oh ! Protecteur du pauvre, que vous êtes bon de me montrer où vous cachez ! Je vais déjeuner un peu plus loin !

Le vieux Crocodile était si furieux qu'il grimpa sur la berge et courut après le P'tit chacal, mais celui-ci était déjà bien loin.

Après cela, P'tit chacal n'osa plus aller au bord de la rivière, mais il trouva un jardin plein de figues sauvages qui étaient si bonnes qu'il allait tous les jours en manger.

Le vieux Crocodile s'en aperçut et décida qu'il aurait le P'tit chacal, ou qu'il y perdrait la vie. Il rampa jusqu'au jardin de figues sauvages dont il fit un gros tas sous le plus grand des figuiers et il se cacha sous le tas. Bientôt le P'tit chacal arriva en dansant, très heureux et sans souci, mais regardant avec soin tout autour de lui. Il vit un grand tas de figues sous le grand figuier.

- Hum ! Pensa-t-il, ça ressemble singulièrement à une ruse de mon vénérable ami, Père Crocodile ! Je vais faire une petite INVESTIGATION !

Il se tint bien tranquille et commença à se parler tout haut, suivant son habitude.

Il dit :

- les figues que je préfère sont les figues bien mûres et fendues qui tombent quand le vent souffle, et quand elles sont tombées, le vent les fait bouger sur le sol, de-ci dé-là. Les figues de ce gros tas ne bougent pas du tout, je pense qu'elles doivent être mauvaises !

Le vieux Crocodile, caché sous le tas de figues l'entendit et pensa :

- Peste soit de ce soupçonneux P'tit chacal ! Il faut je je fasse bouger ces figues et il croira que c'est le vent.

Il se mit donc à se tortiller si fort et si bien que les figues roulèrent de tous les côtés et que l'on put voir les écailles de son dos !

Le P'tit chacal n'en attendit pas davantage ; il se sauva hors du jardin en criant :

- Merci encore une fois. Monseigneur Crocodile ! Vous êtes bien aimable de vous montrer ! Je n'ai pas le temps de vous saluer ! Bonjour !...

Le vieux Crocodile était fou de rage et il jura qu'il aurait le P'tit chacal, chair et os, et il rampa jusqu'à ce qu'il arrivât à la maison du P'tit chacal. Il enfonça la porte et se glissa dedans. Peu après, le P'tit chacal arriva en dansant, très heureux et sans soucis, mais regardant tout autour avec soin. Il vit que la terre était tout aplatie, comme si on avait traîné des troncs d'arbres dessus.

- Qu'est-ce que c'est que cela, pensa-t-il, qu'est-ce que cela peut bien être ?

Puis il vit que la porte de sa maison était enfoncée et que les gonds étaient arrachés, et il répéta :

- Qu'est-ce que cela ? Qu'est-ce que cela peut bien être ? Je pense que je vais faire une petite in-ves-ti-ga-tion !

Il se tint très tranquille et commença à se parier tout haut, suivant son habitude. Il
dit :

- Comme c'est drôle ! Ma Petite Maison ne me parle pas ! Pourquoi ne me parles-tu pas, Petite Maison ? D'ordinaire, tu me dis bonjour quand je rentre. Qu'est-ce qui peut bien être arrivé à ma Petite Maison ?

Le vieux Crocodile, caché au fond de la petite Maison, l'entendit et pensa :

- Il me faut parler comme si j'étais la Petite Maison, ou bien il n'entrera jamais !

Il prit une voix aussi douce qu'il put (ce qui n'est pas beaucoup dire !) et dit :

- Allô ! Allô ! P'tit chacal !
Quand le P'tit chacal entendit cette voix, il se mit à trembler de peur et se dit :

- C'est le vieux Crocodile, et , si je n'en viens pas à bout cette fois, c'est lui qui viendra à bout de moi ! Qu'est-ce que je vais faire ?

Il réfléchit un moment. Puis il dit gaiement :

- Merci, Petite Maison, je suis content d'entendre ta voix, chère Petite Maison. Je vais rentrer tout de suite. Laisse-moi seulement chercher du bois pour faire cuire mon dîner

Il ramassa autant de bois qu'il put, et encore autant qu'il put, et de nouveau autant qu'il put, et il empila tout ce bois contre la porte et tout autour de la maison.

Puis il mit le feu.

Et le bois fit tant de flammes et de fumée que le vieux Crocodile fut séché et fumé comme un hareng saur !!!

Cette histoire existe en livre. C'est aussi une idée cadeau.


Elle y est racontée par Manfeï Obin et Loustal


et c'est édité chez Seuil Jeunesse


A bientôt ... pour d'autres aventures !



Bises à toutes et tous.


2 commentaires:

  1. Merci les jeunes (Roger et Jean Mi) pour ces belles histoires du P'tit Chacal. Je les ai imprimées pour les lire à notre petit fils !
    Bises
    Gégé

    Rédigé par: Gégé

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  2. Belle découverte que cette histoire de notre enfance,

    Je ne sais pas vous, mais moi je me régale ! Je ne me lasse pas de relire cette belle histoire du Petit Chacal et du vieux Crocodile (bravo, Jean-Mi pour la découverte), vraiment que du bonheur !
    Avec un peu d’imagination et quelques réminiscences, je me revois dans la grande salle de veillée du château ou au pigeonnier. Pah-lou comme conteur et des gosses les yeux écarquillés et attentifs suivant du regard les expressions et les mimiques de notre interprète. Pah-Lou jouant du regard, de la voix, de la gestuelle pour exprimer les différents rôles tour à tour et donner de l’intérêt à cette histoire haletante, dommage pour le croco !
    Quel beau souvenir…
    Bises à tous
    Roger l’ayack
    I

    Rédigé par: rbsermizelles

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