samedi 16 décembre 2006

Histoire du Père Leleu

Le père Leleu (1836 / 1913) : " Gardien des grottes de Saint-Moré "

Le troglodyte de Saint-Moré

Les recherches portant sur le personnage accréditent la thèse selon laquelle Pierre-François Leleu est né à Paris en 1836, dans une famille assez aisée dont le père exerçait la profession de maître blanchisseur. Il étudie chez les frères du Gros-Caillou et d'après ce que l'on sait, a suivit des études qui le mènent en 1854 ou 1855 au "niveau bac", dirait-on aujourd'hui, faute de savoir s'il a ou non passé l'examen. Egalement on croit savoir qu'il se maria et eut des enfants.

On ne sait pas exactement si Pierre-François Leleu a vécu à Paris jusqu'à l'âge de 35 ans ? Ce qui est acquit, c'est qu'il se trouvait dans la capitale lorsqu'en 1871 éclatèrent les émeutes de la Commune. Très vite il se rangea aux côtés des insurgés. Par la suite, il laissait volontiers entendre qu'il avait exercé de très hautes fonctions pendant cette époque troublée. De toute évidence il échappa aux terribles fusillades des Versaillais. Fait prisonnier au plateau de Châtillon, il fut envoyé au fort de Kellern, près de Brest. Cette période, passée dans les geôles du bagne, fut sans doute terriblement éprouvante. Elle a certainemant eu également pour effet de le couper de sa famille.

Sur sa libération on ne sait rien. Durant les années qui ont suivies il a très probablement parcouru la France en vivant de petits boulots. Il racontait qu'il avait fait plusieurs voyages, en Algérie, en Tunisie ou en Corse.

Enfin c'est en 1886, qu'il arrive à Saint-Moré. Ou, plus précisement à Arcy-sur-Cure, où réside un certain Guyard, industriel exploitant une carrière d'ocre, qui l'embauche comme terrassier. La carrière est une grotte artificielle dans la Côte de Chair, sur la commune de Saint-Moré. Les terres extraites sont chargées dans la vallée, puis transportées à Voutenay, pour en extraire l'ocre. Malheureusement assez vite l'affaire périclite.

Le Père Leleu se retrouve donc sans emploi. Il se loue comme journalier.

Il y a dans les environs deux curés férus d'archéologie ( l'abbé Parat, curé de Bois-d'arcy et l'abbé Poulaine, curé de Voutenay ), qui à l'occasion utilisent ses services. C'est à cette époque que s'est probablement posée la question de logement: Où habiter… ? Est-ce par manque de moyens, ou par envie de liberté ?















Toujours est-il que, la grotte de Guyard se trouvant désormais vide, le Père Leleu décide de se l'approprier, et y fait quelques aménagement très sommaires. Lorsque plus tard il vendra des cartes postales aux touristes venant le visiter on pourra y voir un banc, une petite table... Sa "chambre" se trouve sur la droite, séparée du vide par un muret de pierres sèches. De son lit de fougères, il a une vue imprenable sur la vallée de la Cure. Pour accéder à son "appart", il met en place une corde à nœuds qui, quelques années plus tard lorsqu'il sera devenu "la star" locale, fera la joie des touristes.

Dans le prochain épisode nous découvrirons que le Père Leleu, n'a pas toujours vécu seul dans sa grotte…. !! Alice-Almira Liézard, compagne de Pierre-François Leleu ... à suivre




1 commentaire:

  1. Bravo Jean Michel sur cette superbe biographie du Père Leleu.Je ne sais où tu as eu cette riche documentation, mais elle est sacrément intéressante. J'attends la suite sur sa vie sentimentale...
    Je vais écrire aujourd'hui sur ma découverte du "gouffre des fées".
    Bisou,
    Gégé

    Rédigé par: Gégé

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