dimanche 30 mai 2010

Girart de Roussillon - 3

GIRART, COMTE DE VIENNE
Dit : Girart de Roussillon
De l'histoire à la légende !


Alors ? Girard de Roussillon, fondateur des abbayes de Vézelay et de Pothières ?

Où l’on rentre de pleins pieds dans l’histoire avec un grand H.
C’est vers 858-859, que Girart et Berthe décident la construction des abbayes de Pothières et de Vézelay.
Ca c’est absolument incontestable !

S’agissant de Vézelay qui nous intéresse au premier chef, quelle est son histoire ?
Il faut se souvenir qu’à l’origine, Vézelay n’est ni la ville ni la colline que nous connaissons.
Alors Kétaisse ??? Je vous le demande !

L’endroit est connu et habité depuis longtemps.
Il y a des « cabanes à Gaby » un peu partout sur les rives de la Cure. Voyons cela !
· Aux environs de -800 avant JC, des sources d’eau minérale ont été captées et aménagées. Des cuvelages en bois ont été mis en place pour isoler l’eau salée, plus dense, des eaux douces de la Cure.
· À l’époque gallo-romaine, des thermes sont construits. Modifiés et continuellement agrandis jusqu’à leur destruction, sans doute en 275.
· Au Ve siècle, la région appartient à un certain «Vercellus», d’où son nom de «fundus Vercellacus» (propriété de Monsieur Vercellus).
_ C’est l’origine du nom de Vézelay.
· Au IXe siècle, Louis le Pieux donne ce domaine à un certain comte Girart et à sa femme Berthe, déjà propriétaires en Bourgogne, en particulier du domaine de Pothières.
· À la mort de Louis le Pieux, Girart et Berthe, voulant protéger leurs domaines bourguignons contre les convoitises de Charles le Chauve, fondèrent deux abbayes, l’une à Pothières, l’autre à Vercellacus (Vézelay), soumises directement à l’autorité du Pape.
Ca va ? Vous suivez ? Et bien nous y sommes : On reprend !

C’est donc vers 858, qu’un monastère de femmes est créé à l'emplacement actuel de Saint-Père. Il possède une villa, elle-même entourée de grands domaines. On croit savoir que la première abbesse fut Eva ou Ava, la fille de Berthe et de Girard. On l’a vu, ce finage porte le nom de Vercellacus qui deviendra Vézelay.
Vers 873, c’est la pleine époque des invasions barbares, (souvenez-vous : il y a les Huns et les autres … je sais c’est un peu léger !).
En 873 donc, l’abbaye de Vercellacus est pillée par les Normands qui remontent la Seine, l'Yonne et la Cure. On décide alors son transfert sur la colline proche, où subsiste un ancien oppidum celte. Les moniales sont remplacées par des moines bénédictins.
La position du nouveau monastère attira de nombreuses familles souhaitant profiter de la protection des ses murs édifiés par Eudes (premier abbé de Vézelay). Le lieu de culte est dédié à la Vierge et aux apôtres Saint Pierre et Saint Paul.
Deux mots concernant Eudes : C'est lui qui inaugura cette abbaye d'hommes nouvellement bâtie sur la colline. Son abbatiat commencé très vraisemblablement en 878 se termina en 907.

Le statut du monastère est assez particulier car il est placé directement sous l’autorité du Saint-Siège, et de ce fait autorisé à ne reconnaître ni chef d'ordre, ni évêque diocésain, ni prince, ni seigneur quelconque. L'abbaye est un état dans l’état, détaché d'abord de la monarchie carolingienne, ensuite de la féodalité française. Il n’a aucun rapport de subordination, ni avec l'une ni avec l'autre. Bref !
Malin notre Girart ! N'est-ce pas ? Ben ! oui, comme ça il ne paie d'impôts ou de droits à personne ...!
Malgré tous ces bouleversements, on n’oublie pas le premier site, celui dans la vallée de la Cure.
A l’emplacement de l’ancien Vercellacus, on éleva une église dédiée à Saint-Pierre, qui donna son nom au village (au finage) existant à cet endroit, et qui par déformations successives devint de Saint-Père, puis Saint Père sous Vézelay.

Je reconnais qu’aujourd’hui il fut peu question de notre ami Girart.
C’est vrai ! Mais j’ai pensé qu’il était intéressant pour celles et ceux aimant cette région, d’en connaître un peu mieux les origines. Et puis … rassurez-vous ! Girart n’est pas loin !

Suite à la prochaine.

Bises à toutes et à tous.
JM.

1 commentaire:

  1. Trop fort ce Jean-Mi, la mise en place des éléments est fort bien ficelée. La compréhension du texte est optimale, je comprends tout, j’ai même l’impression d’être intelligent, vivement la suite! Je vois que des stratagèmes existaient pour ne pas payer l'impôt sous couvert de la Papauté (Codex diplomaticus)vraiment un débat de tous les temps, même actuellement. Bravo l'artiste...
    Bises à tous et bonne journée.
    Roger

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