mercredi 5 mai 2010

PAHLOU, Le pédagogue (2ème partie)

Nous publions la suite de la Lettre de 8 pages manuscrites de Gaby BENOIT
(Lien vers la : 1ère partie)
Pour des raisons de lecture et de compréhension et vu l’importance 38400 octets et 2768 mots, nous devons la présenter sous forme d'épisodes (la parution sera donc hebdomadaire).

PAHLOU, LE PEDAGOGUE

2ème Partie

Je ne voudrai pas omettre d’aborder le problème de la mixité: que Pahlou ait été influencé par sa pratique du naturisme dans sa façon d’aborder la mixité personne ne le niera. La nudité à Sermizelles n’était pas tabou. Personne n’était obligé d’y souscrire s’il ne le souhaitait pas. La nudité ne résout rien au niveau de la mixité, elle ne fait que tomber certains tabous. Comme disait Pahlou « une personne habillée peut parfois être plus provocante qu’une personne nue »
Tout le monde sait que je poursuivais mes études au Grand Séminaire à Sens lors de ma première participation à la colonie. Ce qui m’a frappé, c’est la façon très saine qui prévalait aux relations entre garçons et filles.
Je ne me souviens pas que les garçons parlaient systématiquement en terme ordurier des filles. Il y avait une certaine ambiance qui ne le permettait pas.

Je voudrais relater une anecdote qui dénote d’un certain état d’esprit. J’étais venu vers 7h30 du matin au lavoir qui malheureusement n’existe plus pour piquer un plongeon et faire ma toilette. Là un adolescent et une adolescente évoluaient en canoë sur la Cure. Soudain le garçon qui barrait, pour fanfaronner se met à vouloir faire chavirer le bateau « non, arrête crie l’adolescente ». Comme celui-ci continue à persévérer dans son attitude la jeune fille lui crie soudain : sais-tu pourquoi, je ne peux pas me mettre à l’eau aujourd’hui? Non, bien sûr, tu ne sais pas !. Eh bien, c’est que j’ai mes règles actuellement. Et le garçon de s’excuser de n’y avoir pas pensé.

J’ai également été surpris par la façon dont les colons vivaient leur arrivée et leur départ de la colonie. La joie de ceux qui arrivaient et les mines tristes de ceux qui partaient quand ce n’était pas les pleurs. Je pensais que les pleurs étaient l’expression d’une insatisfaction de voir s’achever cette période riche en expériences. Il est vrai qu’il y avait peut être d’autres explications.

Jean-Michel Marchon m’en a suggéré une autre. Certains colons appréhendaient peut être leur retour dans le milieu familial où ils retrouveraient les difficultés laissées à leur départ.
Mais dans ce cas là aussi c’est la preuve que la colonie avait peut-être permis à ces enfants de respirer un autre air et de se ressourcer pour affronter la nouvelle année scolaire.
J’ai été très ami avec Yvette Dehon (Bagheera), je peux dire que la colonie de Sermizelles représentait pour elle une cure salvatrice chaque année.
Toute l’année elle vivait dans la perspective de sa participation à la session suivante. Il est vrai que son travail dans une usine qui fabriquait du coton hydrophile n’avait rien de valorisant. Yvette fait partie de ces personnes que l’expérience de Sermizelles à motivée pour ouvrir un atelier de peinture pour enfants à Condé-Sur-Noireau dans le Calvados.

(à suivre)

Amitiés à Tous
Fait à Montélimar le 10 mars 2010
Gaby BENOIT

L'auteur attend des réactions et des commentaires (on lui fera parvenir).
Ceux qui souhaitent disposer du texte complet, peuvent en faire la demande à Roger, sinon la suite au prochain numéro, ...

3 commentaires:

  1. Bel hommage à Bagheera, qui n'est plus parmi nous. Je comprends l'importance à ses yeux de cette colonie. Nous mettrons prochainement quelques tableaux (peinture sur la colo) d'Yvette Dehon pour nous rappeler aussi de son talent de peintre. Pépette nous sort sur le blog quelquefois des poèmes de Bagheera de ses inépuisables archives.
    Merci pour ce rappel Gaby!
    Bises
    Roger

    RépondreSupprimer
  2. Tu as tout à fait raison Gaby, d’évoquer ce qui fut (à mes yeux) un thème majeur et récurent de la colo : la nudité. Que de paroles (inutiles) cette pratique à t’elle suscité ?
    Evidemment les parents s’interrogeaient sur ce sujet qu’ils ne maîtrisaient pas ! Je sais de quoi je parle ! Mais l’essentiel n’était-il pas que les principaux acteurs, les premiers concernés ( NOUS ) aient leur propre avis que la question ? Et nous l’avions. J’en veux pour preuve, que beaucoup l’acceptaient et revenaient l’année suivante, car retrouver les ami(e)s étaient plus important. Et ce n’étai pas une acceptation contrainte, loin de là !
    D’autres, garçons et filles, n’ont pas apprécié et ne sont pas revenus. C’était leur choix ! Pahlou nous a aussi appris la tolérance, et ce n’est pas un vain mot !
    En ce qui me concerne, avec mes enfants, la nudité n’a jamais été taboue, et je sais qu’Antoine comme Nicolas la pratique chez eux. C’est comme tout, il faut que ce soit bien fait !
    Bises à toutes et à tous.
    JM.

    RépondreSupprimer
  3. Encore un mot sur la nudité. Vous souvenez-vous, quand Pahlou recevait un coup de fil de la sucrerie annonçant la visite d’un des frères Pajot (ils ne venaient jamais ensemble) :
    - On lui annonçait l’arrivée d’André Pajot (ancien scout, par qui Pierre Gaut (1er directeur) est venu à la colo) … on rangeait un peu les fringues qui trainaient !
    - On lui annonçait la venue de Jacques Pajot, plus rigide. Là on sonnait le branle-bas ! On remet les maillots, on se rhabille on range …. ! !

    Bises à toutes et à tous.
    JM.

    RépondreSupprimer