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PAHLOU, LE PEDAGOGUE
5ème et dernière Partie
En conclusion, je voudrais rappeler que toute personnalité pour se structurer à besoin de s’identifier. Elle le fait avec ses parents mais aussi avec bon nombre de personnes que le hasard met sur sa route.
Pahlou, je suis certain a été de ces personnes qui a permis à beaucoup de ceux qui ont croisé son chemin de "s’identifier" ce n’est pas imiter mais être un peu à l’image de cette personne.
A mon retour du service militaire en juillet 1962, mes convictions religieuses ont pour le moins été chamboulées par ce que j’y avais vécu. J’ai souhaité prendre une année sabbatique avant de retourner en Grand Séminaire, je me suis orienté vers la rééducation comme Sermizelles m’y avait si bien préparé. Je suis très conscient que dans ma pratique pédagogique, j’ai été très influencé par Pahlou et que si j’ai eu quelques succès auprès d’adolescents très perturbés Pahlou n’y est pas étranger.
Certains pensent que nous entretenons un mythe autour de Pahlou. Pour ma part, je ne le pense pas. La définition du mythe dans le dictionnaire est la suivante : représentation amplifiée et déformée par la tradition populaire d’une personne ou d’un évènement.
Ma démarche personnelle dans ces rencontres que nous organise Jean-Michel s’insert plutôt dans la perspective d’une sauvegarde de ce que Pahlou nous a légué.
Je ne sais pas si Pahlou à laisser à la postérité des écrits, je suis convaincu qu’il aurait pu apporter aux éducateurs et aux enseignants des éclairages oh combien fructueux pour les aider dans la pratique auprès des jeunes.
Pahlou n’avait pas que des qualités. Lorsque les choses n’allaient pas comme il le souhaitait, il était capable d’être exécrable, bougon, blessant même, invivable parfois. Il avait beaucoup de mal à se désinvestir d’une situation. J’ai souvenir des difficultés qu’il avait à quitter Sermizelles après une session d’août.
Coq et les enfants attendaient qu’il se décide enfin à tourner la page. Peut être que ce temps de transition lui était-il nécessaire pour faire le bilan de son action durant les deux sessions écoulées.
Vivre au coté de Pahlou n’était pas toujours facile. Le problème lorsque l’on côtoie une personnalité d’une telle envergure, il est très difficile de trouver ses marques et de faire sa place. C’était tout le problème des nouveaux moniteurs. Face à Pahlou, il fallait s’imposer, sinon vous n’existiez pas. Ce n’est que par ce moyen que vous réussissiez à gagner sa reconnaissance.
Pour en finir, je dirai que si j’ai été ce que j’ai été, si j’ai aujourd’hui l’impression de n’avoir pas trop mal réussi ma vie, je le dois à la rencontre de quatre personnes dont Pahlou est en bonne place. Ils m’ont chacun à leur manière fait rêver de devenir un jour à leur image, c’est cela que j’appelle l’identification.
C’est avec plaisir que j’attends vos réactions. Il y en a sans doute qui ont vécu des perceptions très différentes et qui sait si finalement je n’ai pas un peu "mythifier" notre Pahlou ! Toutes nos prises de positions sont subjectives mais de leur confrontation naîtra une version plus objective.
Merci à toi Gaby pour ce long témoignage sur Pahlou et bravo à Roger pour la mise en page numérique. Te rends-tu compte du boulot que cela représentait, alors que tu semblais vouloir l'ignorer lors de notre rencontre de Jouarre...
RépondreSupprimerLors de l'anniversaire de François, mari de Mérinos, nous avons eu la surprise de voir débarquer P'tit Claude Tanné, qui a vécu des années au contact de Pahlou en dehors des périodes colo. Son analyse était intéressante et démystifiait un peu le personnage toujt en reconnaissant ses énormes qualités de pédagogue.
A bientôt,
Gégé